Michael D’Antonio et John Gerzema ont mené une enquête sur 64 000 personnes issues de 13 pays différents des trois continents américain, européen et asiatique. Le sujet de l’enquête ? Comme les pays développés se sont restructurés pour passer de l’industrie aux services, nos amis Michael et John ont parié que ce changement devrait avantager le leadership féminin ou tout du moins les leaders qui pensent comme les femmes.
L’enquête a ainsi révélé une insatisfaction vis-à-vis de la manière « masculine » de faire du business et une satisfaction de plus en plus importante des compétences et valeurs perçues comme étant typiquement féminines (ça vous en bouche un coin hein les gars :p).
Ainsi, selon l’enquête, 57% des personnes interrogées seraient insatisfaites par la conduite des hommes dans leur pays, dont 79% de japonais et sud-coréens et plus des deux tiers des indonésiens, mexicains, anglais et américains. Ce sentiment est encore plus important chez la génération Y (âgés de 18 à 30 ans). Ils sont près de 80% à être insatisfaits surtout dans des sociétés plus « masculines » comme le Brésil, la Corée du Sud, le Japon et l’Inde.
Si les personnes sont de plus en plus sceptiques par rapport aux structures dominées par le leadership masculin, ils proposent néanmoins une solution. Ainsi les deux tiers des personnes interrogées ont le sentiment que le monde serait meilleur si les hommes pensaient comme les femmes dont 76% de français et brésiliens et 70% d’allemands. Ces statistiques incluent une majorité d’hommes qui pensent que les disparités salariales, la persistance d’un taux élevé du chômage et l’inertie politique seraient dues au fait que les mandats politiques sont en majorité exercés par des hommes.
Michael et John ont ensuite demandé à la moitié de leur échantillon, soit 32 000 personnes à travers le monde, de classer 125 différentes caractéristiques humaines en masculine, féminine ou aucune des deux. Et ils ont demandé à l’autre moitié du panel de classer les mêmes caractéristiques, non pas selon le genre, mais selon leur importance pour le leadership, le succès, la moralité et le bonheur.
Les résultats ont alors révélé un fort consensus sur ce que les personnes percevaient comme étant féminin comme étant tout aussi essentiel pour le leadership dans un monde de plus en plus social, interdépendant et transparent.
Par la suite, nos deux amis ont visité 18 pays pour interviewer plus de 100 hommes et femmes qui ont fait preuve d’innovations en médecine, politique, éducation, startups, associations et dans d’autres secteurs de l’économie.
Voici deux des conclusions auxquelles ont abouti nos enquêteurs sur comment mieux diriger en adoptant un esprit et une philosophie plus féminine :
L’empathie permet d’innover
Alors que les leaders s’efforcent à anticiper les évolutions des marchés et à faire émerger des innovations, l’empathie, elle, permet souvent de générer simplement des innovations de rupture.
Prenons l’exemple d’Anna Pearson. Pendant les années où elle militait pour des associations caritatives en Angleterre et à l’étranger, Anna avait remarqué que beaucoup de personnes avaient envie de s’engager dans le bénévolat mais n’avaient que très peu de temps libre pour s’engager pleinement pour une cause. Alors, pour palier à ce problème, Anna réinventa le bénévolat à très petite échelle. Spots of Time lui a permis de mettre en relation des bénévoles qui peuvent offrir une heure de temps en temps avec des associations en recherche d’effectifs ponctuellement. L’empathie d’Anna a été un véritable catalyseur de créativité.
La vulnérabilité est une force
Aujourd’hui, vous ne pouvez pas lire d’articles parlant de business sans tomber sur un de ces articles qui vous parle d’apprendre de ses échecs. D’ailleurs, cette requête sur Google vous propose plus 129 millions de résultats ;). Mais, peut-être qu’il y aurait moins d’échecs si l’on acceptait d’avouer les choses qu’on ne sait pas faire dès le début. Tiens, à Berlin, Dr Ijad Madisch, un ancien d’Harvard, aujourd’hui virologue, est resté assez longtemps bloqué sur ses expériences. Alors, il a décidé de demander de l’aide à ses collègues mais il a été dénigré. Effectivement, de nos jours, on s’attend à ce qu’un grand scientifique renvoie l’image de compétence suprême. Mais selon Dr Madisch, la science gagnerait à avoir une grande communauté de scientifiques qui privilégieraient le travail à l’égo. C’est pourquoi il créa ResearchGate, un réseau social pour scientifiques qui compte aujourd’hui quelques 3 millions de membres dans 200 pays. En baissant sa garde et en se montrant humble, Dr Madisch a su non seulement s’aider lui-même mais a aussi inspiré les autres et les a incité à rejoindre sa cause. Ceci permit à la recherche d’avancer beaucoup plus rapidement.
Et si vous voulez aller plus loin à ce sujet, je vous conseille le livre de John Gerzema The Athena Doctrine: How Women (And The Men Who Think Like Them) Will Rule The Future.
Vous pouvez commencer à travailler sur vos compétences ;)
Source Harvard Review