Les idées reçues ne manquent pas surtout en ce qui concerne l’entrepreneuriat. Nous avons demandé à quelques entrepreneurs quelle était la pire idée reçue à ce sujet et nous avons été servi ! Des pépites, mais aussi des idées qui ont la vie dure. Nous vous les avons compilées ci-dessous ;)
J’me lance ou j’me lance pas ?
Thiery nous a proposé le fameux "ca marchera jamais !" Ou l’art de l’autocensure. On ne croit pas en son idée et du coup on ne se lance pas. Dommage !
Dans la même veine, Ben pensait lui à « la 1 million $ idea qui permet de se lancer. ». Ben oui, soit tu as LA bonne idée, sinon laisse tomber, c’est bien connu ;)
Ikbel dénonce lui le "Ce n'est pas fait pour moi". Une autre forme d’auto-censure portant sur les compétences intrinsèques. Alors que justement, selon Maxime : « tout le monde, potentiellement, à un moment de sa vie peut le faire (doit essayer ?). De toute manières 90% de chances que ca échoue, pourquoi ne pas essayer, on risque pas grand-chose ».
SAUF QUE, tout le monde n’est pas de cet avis. Se pose alors le dilemme de « l’entrepreneuriat c’est inné ou ça s’apprend ? ». Et là Thibault et Kamilia ont une toute autre posture qui fait qu’ils sont justement contre le fait de dire « tout le monde peut être entrepreneur ». C’est même dangereux selon Kamilia de le croire. Dilemme nous vous disions !
Ryadh quant à lui, attire notre attention sur le fait de « suivre une formation en entrepreneuriat via un master ou MBA ou via un coach en entrepreneuriat qui n’a jamais créé d’entreprise » n’est pas synonyme de réussite contrairement à l’idée reçue. Logique, non ? Et pourtant, ces formations connaissent un succès grandissant et proposent des recettes standardisées, prêtes à l’emploi pour entrepreneurs en herbe, en manque de…information ? Confiance en soi ? Attention à bien s’informer au préalable ;)
D’ailleurs, comme le dit très bien Rith, croire que « il suffit d'avoir une bonne idée pour lancer une entreprise » est trompeur. Si seule l’idée suffisait ça se saurait ! L’équipe, l’exécution et la chance sont d’autres facteurs à ne pas (jamais ?) oublier !
Mais après tout et comme l’affirme Amine « Il faut se lancer en entrepreneuriat pour réussir dans la vie... » n’est pas un principe inviolable ni un fait avéré ou prouvé (si si je vous assure, pas d’études à ce sujet :D). Autant dire que l’entrepreneuriat est devenu un phénomène de mode, une tendance ou une nouvelle manière d’entrer dans la vie active en y ajoutant plus de sens. Et vous, qu’en pensez-vous ?
Vous avez dit entrepren…quoi?
Tout le monde ne sait (apparemment) pas ce qu’est l’entrepreneuriat. Les confusions vont bon train, comme le confirme Nicolas avec le « Entrepreneur c’est autoentrepreneur ? ». Et bien non ! Quand on dit qu’on est Entrepreneur, on n’est PAS AUTOentrepreneur. C’est pas pareil. Pas les mêmes objectifs, ni le même capital, ni la même croissance et encore moins la même forme juridique (SARL, SAS, SA et j’en passe). Donc pleaaase, arrêtez de confondre les deux.
Marc quant à lui a entendu pire : « entrepreneur, ah tu travailles dans le bâtiment ! » . Euuh, pas tout à fait !
D’ailleurs, puisqu’on y est, ça ressemble à quoi un entrepreneur hein ? bah apparemment Etienne en a entendu une bien bonne : « on a un babyfoot et des Fatboy dans son openspace. » Ouais carrément ! et on est tous en baskets - hoodie, à bricoler dans son garage. Ehum. D’ailleurs, un entrepreneur, c’est forcément un « homme. L’entrepreneuriat pour une femme ce serait trop dur ». C’est ce qu’a déjà entendu Nadia. Il existerait donc encore des spécimens qui pensent de la sorte…
Leila dénonce quant à elle « l’opulence » dont pas mal d’entrepreneurs font preuve pour faire plus entrepreneur-like. Ça va de ceux qui revendiquent le « CEO » alors qu’ils ne sont que 2 dans la boite, aux chiffres gonflés. Mais peut-on vraiment les blamer ? « Fake it until you make it » est une façon de faire qui peut permettre un bon démarrage en startup. Alors, ma foi, pourquoi pas !
Autre idée reçue et non des moindres, relevée par Lauriane « Qu'en fait on était pas capable de travailler dans une " vraie entreprise " du coup on a monté la notre mais bien sûr. ..on est à la cool ... » . Raaaa ces entrepreneurs quelle bande de fainéants ! Mais c’est un peu vrai non ? Si on monte sa boite c’est peut-être aussi qu’on n’a pas trouvé les conditions nécessaires à son épanouissement au boulot, qu’on a été frustré dans l’expression de ses diverses talents, qu’on n’a pas trouvé de sens réel ou qu’on ne s’est pas senti suffisamment responsabilisé, valorisé, ou encore qu’on est plus ambitieux et que les opportunités de carrière sont limitées etc ? Nous pourrions en citer encore plein des raisons mais bon on va s’arrêter là, hein !
Enfin, Khaled a lui était amusé d’entendre « Que les entrepreneurs aiment tous le risque, c'est des joueurs de poker limite ». Evidemment ! Du risque ? Ouuh c’est pour moi ça !
Entrepreneur c’est cool…ou pas!
Bon, maintenant qu’on est en plein dans l’entrepreneuriat allons voir plus précisément ce qui s’y passe.
Il parait que sur la planète entrepreneuriat, on peut « avoir des congés quand on veut » entendu par Fares, voire même qu’« on est libre de faire ce qu’on veut. On n’a donc pas de contraintes » rapporté par Erwan. Mais surtout « On n’a pas de patron. » cité par Marwen et comme il le dit très bien pour y répondre : « En réalité, Tu n'auras que des patrons: tes clients, tes fournisseurs, l'État, tes employés, tes partenaires... » Bah oui, on croit quoi ? C’est la fête ? Entreprendre c’est d’abord un travail… enfin du travail... beaucoup de travail et une immense responsabilité !
D’ailleurs, ôtez-vous de la tête l’idée que ce sera « simple ». Nicolas a raison de le dénoncer, parce que oui, c’est complètement faux. Tout est à faire, créer, construire. Les portes sont à ouvrir une à une. Les obstacles à franchir. Les routes à bâtir parfois (bon on arrête là avec les métaphores ?).
Même si, croire « Qu'en travaillant dur on y arrive. », n’est pas nécessairement vrai non plus comme le dit Maxime qui ajoute que l’entrepreneuriat c’est « 80% de chance, 20% de travail. ». De quoi en décourager plus d’un ou pas.
Lily quant à elle attire l’attention sur ce côté de la chose qui peut en pousser certain à entreprendre mais une fois que c’est fait, dur de revenir en arrière : « on peut tout concilier : famille, boulot ». Pas évident ! L’entrepreneuriat peut le faciliter dans certains cas mais ce n’est pas systématique. Et puisqu’on est sur cette thématique, François nous met en garde sur cette idée reçue « les vies personnelle et professionnelle sont incessamment entremêlées, liées, pas de différence entre l'une et l'autre. » L’entrepreneur ne sait pas se déconnecter. Vrai et Faux. Mais je dirai plus dans le vrai finalement. Bah oui, gérer un projet c’est intense, puissant et passionnant, sinon pourquoi entreprendre non ?
Enfin, Myriam souligne la dangerosité de la croyance suivante : « ne pas partager son idée de peur que quelqu'un la vole ». C’est vrai que c’est se priver de conseils précieux, parfois même se permettre de modifier une stratégie ou des caractéristiques produit. Mais bon on ne peut pas nier qu’il y a aussi une réalité qui incite à la prudence…mais pas à la paranoïa !
Money, money, money!
Qui dit entrepreneuriat dit forcément Argent! Et avec, tout un tas d’idées reçues.
André nous rapporte « on va gagner des milles et des cents avec une super idée ». Comme le célèbre adage dit « l’habit ne fait pas le moine », ici on peut aussi dire « l’idée ne fait pas la réussite » (c’est quoi le rapport ? Aucun, on avait juste envie d’écrire ça). L’éxecution est super importante on a dit, donc oubliez l’idée un peu et concentrez-vous sur la suite !
De toute façon c’est bien connu, l’entrepreneuriat « ça rend riche » recueilli par Valérie et Audrey. Et on ajoute même que ça « rime avec tune facile » entendu par Fabrice. Bon, on y réfléchit 2 secondes avant de sortir, ou croire à des histoires pareilles. Si c’était une bonne planque, ça se saurait hein ! Et pis, on n’a rien sans rien.
Mais bon, de là à croire qu’on peut « générer de l’argent dès la première année » -entendu par Ryadh- avec tout type de projet, c’est un peu dangereux. La prudence sur ce point est vitale. Donc dotez-vous d’un bon airbag financier et ne misez pas sur une rentrée d’argent dès le début !
Par ailleurs, « Croire que l'investisseur est prêt à mettre son argent dans une idée » c’est se méprendre sur le rôle de l’investisseur. Il n’est en effet pas là pour prendre tous les risques à votre place. Il faut y mettre du sien, mouiller la chemise, avancer plus concrètement. Et pis, une idée en soi n’a pas de valeur, ça reste une idée, jusqu’à ce qu’une équipe de choc arrive et la transforme en projet puis en produit/service et lui fasse rencontrer un marché et enfin commence à générer des revenus avec et donc la fasse vivre. Et oui, il faut convaincre et une idée ce n’est pas assez concret ;)
Ashraf et Isabelle quant à eux épinglent l’idée qu’entendre « nécessite beaucoup d’argent », « un gros capital pour débuter ». Il est vrai qu’on peut initier un projet avec très peu de fonds surtout dans la Tech. Mais il est nécessaire d’investir par la suite pour le crédibiliser, le légitimer et le faire grandir.
Et c’est juste titre que Seiffedine dénonce, lui, le « tu n’as pas besoin de financement ». Quelle erreur que de croire à ce genre de choses. On peut s’auto-financer dans certains projets, mais pour ce faire, il faut pouvoir financer les débuts au moins avec de la love-money ou un prêt bancaire. Autrement, comment initier le projet ? Et comment ensuite le faire connaitre ? Et enfin, comment le développer, le transformer, le propulser ? Avec de l’argent. Pas de secrets ici !
On espère que cet article vous a plû ! N’hésitez pas à partager avec nous vos autres idées reçues les plus loufoques, et les plus invraisemblables !