Le déclic : Un voyage et une rencontre
"J’ai personnellement eu l’idée de cette création alors que je vivais à Singapour. Mon œil occidental a été marqué par l’impact de la mode dans les pays d’Asie du Sud-Est, aussi bien sur le plan humain qu’environnemental. C’est un premier déclic qui engendre le « je veux changer les choses et faire autrement » mais il ne suffit pas.
Pour vraiment lancer le business, et je pense pouvoir en faire une généralité, peu importe que l’on se lance seul ou non, il faut une rencontre. Et là c’est le deuxième déclic. A mon retour en France, ma rencontre avec Harold (Pognonec) et le début de notre travail à deux. S’en suit notre association à trois avec Tristan (Nicolas) et là la boucle était bouclée, on ne pouvait que le faire, on ne pouvait qu’y prendre plaisir, c’était lancer cette entreprise coûte que coûte et ne rien faire ni vouloir d’autres. "
Le style : une histoire d’humeur
"Je ne crois pas tellement au style vestimentaire. C’est très éphémère ça, très personnel aussi et surtout, très cyclique. Je vais prendre un exemple, à notre échelle :
- aujourd’hui je vais porter un jean brut, des tennis, et un t-shirt noir uni : style classique, casual ou peu importe son nom, en tout cas ancré dans son temps, pas de faute de goût, passe-partout
- demain, je troque mon T-shirt pour une chemise à carreaux, en prime je me laisse pousser rien qu’un peu la barbe : plutôt bucheron, je m’approche du Canada, et pour un peu que je me balade en fixie et que j’ai un tatouage, on me traîte déjà de hipster
- la même tenue, mais tu changes les tennis pour des boots, tu rajoutes un chapeau et une clope au bec : Hello Pete, et bonjour le rock londonien :)
- toujours pareil, en rentrant la chemise dans ton jean, une cravate à tricots, une ceinture en toile : te voilà à l’avant-garde du style preppy, tout prêt pour Columbia
Bref, le style, c’est qu’une histoire d’humeur en te levant le matin. Dans notre exemple, je viens de passer en revue au moins 4 styles différents, et le tout avec moins de 10 pièces.
Donc pas de créateur en particulier, juste la crème de la crème en termes de style et de respect de l’homme et son environnement. Pour la suite, à vous de jouer, cultivez vos démons, libérez vos pulsions, osez et jetez-vous en avant."
Une équipe de potes de promo
"Ça s’est fait très naturellement. Quand je suis rentré en France, j’ai intégré le MsC Entrepreneurship de l’Edhec Business School à Lille. Le contexte s’y prêtait, je me suis vite retrouvé à présenter ce qu’était l’idée à l’époque devant toute la classe. Là, Harold, pote de promo donc vient me voir à la fin avec deux questions : « veux-tu le faire dans la vraie vie ? » et « veux-tu le faire seul ? ». Ça tombe bien je n’étais sûr que de deux choses à ce moment-là : oui je vais le faire dans la vraie vie et non je ne veux pas le faire seul.
On commence donc à bosser à deux.
Très vite on se rend compte que ça match parfaitement. Donc on se dit un jour : « go on le fait ».
Durant cette période je squattais chez Harold qui avait un colocataire : Tristan. A cette période, c’est plutôt « un consultant de luxe ». Mais vers avril-mars, il participe avec nous au premier Start-Up Weekend Lille où l’on finit deuxième (concours entrepreneurial en équipe).
Il se prend au jeu, on se rend compte qu’à trois, ça fonctionne idéalement. On se regarde entre 6 yeux et là, on signe (moralement) « oui nous le ferons dès la fin de l’année et nous le faisons tous les trois ».
L’équipe était montée."
Se financer en love money
"Nos premiers fonds viennent, comme on le dit dans le jargon, de friends & family. Donc là, pas de recette miracle à part, mettre son ego de côté et ne pas hésiter à aller demander un peu de soutien financier à tous ses proches, amis, famille etc.
Pourquoi avons-nous privilégié ce biais ? La réponse est simple : le plus simple, surtout, le plus rapide. Et dans notre cas, nous n’avions pas besoin d’un million d’euros pour tester le marché donc la love money était clairement la meilleure solution."
Tester son marché auprès de son réseau
"Nous avons toujours beaucoup communiqué. Par exemple on a dû lancer le blog de Ben & Fakto au moins 6 mois avant le lancement officiel de la boutique. De plus on l’a plutôt joué transparent. Ce qui fait que dès la réception de nos premiers stocks, nos proches étaient au courant. On a alors organisé une petite vente privée chez nous avec les potes et les potes de potes.
Ca a très bien fonctionné, ça confirmait qu’on savait choisir des vêtements qui plaisent d’un côté et de l’autre côté, que les gens pouvaient se retrouver dans le discours et l’envie."
Réseaux sociaux, RP, manifestations physiques : une communication bien rodée
"Pour commencer, les réseaux les réseaux les réseaux. A savoir, on a agité les bras aussi fort que l’on pouvait sur Facebook, Twitter, les blogs etc. Dans nos réseaux perso plus ou moins éloignés.
Maintenant nous nous concentrons aussi sur la presse. Pour cela, nous travaillons avec une RP, Mylène, depuis quelques mois et je dois dire que nous en sommes très contents. C’est ainsi qu’on a pu avoir des publications dans Glamour, L’Officiel de le Mode, Fashion Daily News et bien d’autres.
Demain on compte toujours privilégier ces deux canaux, avec une grosse politique de contenu via notre propre blog (et les aventures de Ben et Fakto). Après, mais je ne vais pas tout dévoiler ici, on a dans les bacs quelques belles manifestations physiques et un peu de guérilla marketing mais là… le plus beau est à venir."
La mode au service des entrepreneurs
"Tout est dans notre slogan : Buy happy. Help makers.
Premièrement, une image de marque forte, originale. Ben & Fakto, ce n’est pas un énième catalogue de produits en ligne, non, c’est une communauté, un art de vivre, une marque proche de nous, avec des valeurs puissantes et une vraie envie de changer.
Ensuite, le micro-crédit entièrement intégré dans le processus d’achat. Un client commande pour 100€ sur la boutique, il arrive sur une page intitulée « Mon Soutien » et il choisit l’entrepreneur pour lequel Ben & Fakto va investir 10% du montant de la commande, 10€ dans notre exemple. C’est une expérience d’achat unique sur le web.
Le service. Sur ce point-là nous nous alignons directement sur les plus gros du secteur : envoi toujours gratuit, retour sous 30 jours (pour le moment, surprise à venir) gratuit, et ré-envoi de sa nouvelle taille ou couleur lui aussi gratuit. La cabine d’essayage se déplace dans votre salon, tranquillement avec tout votre dressing et vos copines.
Enfin, le catalogue, unique, un savant mélange de mode pointue, innovante, éthique et design. Surtout que les exclusivités Ben & Fakto ne vont pas tarder à arriver (attention, secret)."
Créer son entreprise, que du bonheur !
"Je ne sais pas si cela est dû à notre âge ou quoi mais, en toute franchise, nous ne connaissons aucune difficulté. A fcomprendre : la création d’entreprise, ce n’est que du bonheur. Savoir pourquoi on se lève le matin, je crois sincèrement que ça vaut tout l’or du monde.
Après, des challenges, des défis, ça oui, nous en relevons tous les jours, et nous en redemandons d’ailleurs. Je ne pense pas pouvoir parler du plus grand à ce jour, nous avons tout juste 3 mois. Nous relevons les manches seulement maintenant, et le plus beau est à venir croyez-moi."
Son conseil : oser!
"Si je n’avais qu’un conseil à donner, ce serait le suivant : ne réfléchissez pas trop, lancez-vous ! Je n’aime pas faire de la philosophie de bas étage, mais après tout, c’est vrai, on ne vit qu’une fois, alors à quoi bon, à quoi bon (oui je ne l’ai pas dit, mais j’aime beaucoup Gainsbourg aussi)."
La suite. Ré-enchanter la mode éthique
"Faire danser et chanter les looks vestimentaires de toute l’Europe ;)
Disons ré-enchanter la mode éthique, la démocratiser, c’est un bon premier pas je pense."
En savoir plus
Ben & Fakto est bien plus qu’une simple boutique de vêtements en ligne, c’est une boutique de mode happy qui a pour mission de promouvoir des marques stylées et porteuses de sens et de soutenir l’entrepreneuriat dans les pays du Tiers-Monde.
En effet, pour chaque achat, 10% est reversé à un entrepreneur sous forme de micro-crédit.
C’est bien cela le « Buy Happy. Help Makers. ».
Le trio de jeunes entrepreneurs formés par Kevin, Harold et Tristan ont plus d’un tour dans leur sac. Sélection des « pièces » avec beaucoup de goût, suggestion de tendances et styles mais bien plus encore…A suivre sur le site de Ben & Fakto !