Comme chaque année, Consult’in France réalise une étude sur le secteur du Conseil. Nous vous proposons de découvrir, ci-dessous, les principales tendances d’un secteur très dynamique.
Secteurs et clients stables
Les Services Financiers qui avaient perdu leur place de leader repassent en première position des clients du Conseil avec 30% du marché. Il faut dire que ce segment connaît une actualité forte portée par des problématiques réglementaires, de sécurité, du Big Data et de la transformation digitale. L’Industrie quant à elle réalise une très belle performance avec 26%. Alors qu’on aurait pu craindre un effondrement du fait de la chute des cours du pétrole, le secteur de l’Energie fait preuve de résilience avec 11%, tandis que le Secteur Public se tasse légèrement à 9%, un ralentissement pour partie imputable aux incertitudes pré-électorales de 2017. Les trois premières places du podium des clients du Conseil sont occupées par la Direction Générale (27%), la Direction des Systèmes d’Information (13%) et la Direction Financière (13%).
L'internationalisation indispensable
L’international est désormais au centre de la stratégie de tous les cabinets. Les consultants interviennent soit en accompagnement de leurs clients hors de France, soit au travers de réseaux implantés à l’étranger. A l’exception des très petits cabinets, les sociétés de conseil sont pratiquement toutes présentes à l’international, mêmes si l’ampleur en termes de nombre de missions peut varier. A cet égard les « Majors » et les « Auditeurs » sont les plus représentatifs de ce phénomène.
Le double visage du digital
En 2015, les projets de transformation digitale représentent en moyenne 17% de l’activité, et jusqu’à 33% pour certains cabinets. Pour accompagner la transformation digitale les cabinets mettent en œuvre deux stratégies : la création de petites équipes qui développent les nouvelles compétences ou le rachat d’entités spécialisées qui opèrent sous leur propre marque dans un mode de type start-up.
Par ailleurs, l’étude met en évidence une tendance lourde liée au développement par les cabinets d’outils logiciels qui nécessitent des investissements importants, pour l’essentiel autofinancés comme le montre le poste immobilisations des bilans comptables (1 Mrds€ dont 50% d’immobilisations incorporelles). Ces outils font généralement appel aux techniques du Big Data et visent, notamment, à valoriser les données et l’expertise accumulées. Tous les cabinets y viennent petit à petit. Cette évolution amène les consultants à repenser leur métier et à renforcer leur apport de valeur ajoutée.
Le recrutement facteur clé pour l'avenir
Si les start-ups présentent un pouvoir d’attraction très fort pour les nouvelles générations, la profession du conseil n’a rien perdu de son attractivité et continue à recruter sans trop de difficultés des jeunes diplômés issus des meilleures écoles de commerce et d’ingénieurs. En 2015, l’effectif des sociétés de conseil a ainsi enregistré une croissance de 6 %, pour atteindre environ 32.000 personnes. Les ressources humaines constituent l’enjeu principal pour l’avenir des cabinets. Ils y consacrent d’ailleurs des moyens importants et déploient des efforts renouvelés pour attirer et conserver les talents. Pour croître et compenser les départs, ils prévoient de recruter en 2016 plus de 25% de l’effectif conseil, soit 8 000 personnes, dont environ 50% de jeunes diplômés.
La concurrence sur le front du recrutement a en revanche redémarré au niveau des profils expérimentés. Les cabinets, comme leurs clients, recherchent les mêmes compétences avec pour conséquence l’amorce d’une spirale inflationniste des salaires. Pour pallier le déficit de candidats, les cabinets tablent sur la diversité en faisant appel à des profils issus de l’entreprise et d’autres métiers de services.
ETI: la nouvelle frontière
Un enjeu de développement pour la profession passe par l’élargissement du marché, notamment dans les secteurs où le Conseil n’est pas encore totalement entré dans les mœurs. Les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire) apparaissent comme la « nouvelle frontière » du Consulting. Aujourd’hui l’activité avec ce type de clients représente 15,7% du chiffre d’affaires de la profession. Ce sont les cabinets de taille moyenne qui, avec 51% de leur chiffre d’affaires avec les entreprises de moins de 5.000 personnes, tirent le mieux leur épingle du jeu sur ce segment. Avec une part de marché de seulement 12%, les Majors et les Grands doivent quitter leur zone de confort, celle des clients du CAC 40, pour courtiser plus massivement les ETI. Ils peuvent en cela s’inspirer de leurs homologues allemands qui accompagnent depuis longtemps les entreprises du middle market dont ils sont un des facteurs explicatifs du dynamisme et donc de l’économie toute entière.
Le marché du conseil en stratégie et management en chiffres
Chiffre d’affaires du secteur en 2015 : 5,5 Milliards €
Effectif du secteur en 2015 : 32 000 personnes
Taux de croissance en 2015 : +6,3%
Prévision de croissance en 2016 : +8% à 9%
Prévision de recrutement en 2016 : > 25% dont 50% de jeunes diplômés
Principaux secteurs-clients en 2015 : Services Financiers (30%),
Industrie (26%),
Energie (11%),
Secteur Public (9%)
Principales Lignes de services 2015 : Stratégie (28%),
Orga-Conduite du Changement (18%) Performances Opérationnelles (16%),
Conseil SI (15%)
Activité à l’international : 39%